Article mis à jour le 15 mars 2023
Forspoken est une exclusivité PlayStation 5 et PC, sortie le 24 janvier 2023 et initialement
présentée en 2020 sous le nom Project Athia.
Le jeu est édité par Square Enix que nous remercions d’ailleurs de nous permettre de vous proposer ce test.
Lors de ses premières présentations le jeu nous a vendu du rêve, de part ses promesses next-gen, sa narration, son open world, positionnant ainsi le niveau d’attente très haut dès sa présentation.
Toutefois il est important de rappeler que ce jeu est le tout premier jeu développé par le jeune studio Luminous Production composé d’anciens de Final Fantasy XV.
LE CONTEXTE
Il est très important de démarrer ce test par une explication du contexte.
J’ai effectivement eu la chance de tester la démo du jeu à la Paris Games Week en novembre dernier et je dois bien le reconnaître: ça ne m’avait absolument pas plu.
Techniquement ce n’était pas très beau, le mode 60fps baissait vraiment le niveau graphique, la map semblait
vide, peu d’explications. J’ai eu beaucoup de mal à développer mon immersion et à
comprendre le lore de ce jeu.
Aujourd’hui je peux vous le dire : ce niveau de démonstration intervient après 15h de jeu,
après 15h de narration et d’explications. Donc forcément tout s’explique et le résultat est
différent, voir même… diamétralement opposé.
J’ai également fait la même démo qui est sortie récemment, juste avant la sortie du jeu, elle
avait été légèrement améliorée. Toutefois elle n’a pas modifié mes impressions de départ.
Ajoutez à cela les impressions négatives qui sillonnaient les réseaux sociax le jour de la
sortie, vous comprendrez que…très honnêtement… je n’avais que peu de motivation à lancer
le jeu maiiiiis… je me devais de me faire mon propre avis, pour vous proposer mes propres
impressions en toute transparence.
C’est donc avec peu d’envie que je me suis lancé dans l’aventure Forspoken… aux côtés de Frey et de son partenaire magique donc je vous laisse le plaisir de la découverte.
QUEL TYPE DE JEU ?
Si je devais vous décrire Forspoken. Il s’agit d’un jeu solo narratif (aucun mode multijoueur ou coop n’est intégré ni même prévu).
Le jeu n’est pas difficile et je vous conseille fortement d’éviter le Mode Facile qui ne propose aucun challenge.
L’HISTOIRE DE FREY
Vous suivez l’histoire de Frey, une adolescente rebelle.
En effet, abandonnée par ses parents à la naissance, Frey vit à New York. Elle gère son
quotidien comme elle peut dans ce monde difficile enchaînant les vols et bagarres de rue pour survivre. Le jeu démarre donc à New York et vous raconte la situation difficile dans laquelle se trouve le personnage. A bout de souffle, pleine de désespoir, elle finit par atterrir par hasard dans un monde magique parallèle.
Nous nous lançons donc dans l’histoire de Frey et de son compagnon magique à travers le
monde d’Athia, un monde parallèle au style médiéval et vous ferez évoluer votre personnage dans différents niveaux, parfois très linéaires car le jeu est extrêmement narratif (surtout sur les premières et dernières heures) et parfois vous déambulerez dans un monde ouvert trèsplaisant. Je vous expliquerai cela par la suite.
On sent bien le mélange d’influences… Ça m’a parfois rappelé Assassin’s Creed forcément il
y a beaucoup de similitudes dans le style de jeu et de gameplay. Souvent j’ai également eu
une pensée pour l’univers Harry Potter (les bibliothèques… les capes…. mais surtout: la
Magie). La Magie avec un grand M car oui j’ai pris beaucoup de plaisir à apprendre différents sortilèges.
Je me suis même surpris à penser à Death Stranding oui (avec une brume qui arrive parfois, amenant des infectés et des boss gigantesques).
En tout cas j’ai rapidement été intéressé et intrigué par cette histoire… par ces personnages… par ce monde… Forspoken propose une véritable aventure magique, passionnante, amusanteet émouvante.
Une sorte de roman d’ado à la Hunger Game ou Divergente qui m’a accroché. Alors que
franchement le pitch de départ m’intéressait peu. J’avais même été déçu des expressions
« wesh wesh » du personnage dans la démo… mais quand vous prenez le jeu de départ, et que vous comprenez que cette ado qui galère dans les rues de NY, se retrouve propulsée dans un monde médiéval face à une population qui parle l’ancien français. Tout prend son sens. La dichotomie, c’est-à-dire la différence, l’opposition entre les deux mondes et époques est un élément majeur du jeu. C’est un peu comme le film Les Visiteurs, mais à l’envers. Et j’ai adoré entendre Frey sortir des expressions de notre époque que les personnages ne comprennent pas ou réutilisent mal. Cela crée des situations loufoques qui m’ont fait rire.
Frey est accompagné d’un partenaire magique et leur duo improbable fait vraiment le boulot.
Et la double époque de leurs langages crée également des situations humoristiques tout au fil de l’aventure. J’ai vraiment aimé le lien qui se crée entre eux et leurs différents échanges qui animent et développent le lore tout au long de l’aventure.
Le scénario est simple mais efficace et honnêtement il a réussi à véritablement me surprendre à plusieurs reprises me donnant envie d’y revenir chaque jour pour enfin connaître le dénouement de toute cette histoire.
Frey avec sa cape médiévale et ses baskets hahaha Voilà ce qu’est Forspoken ! C’est Frey heuuu frais (oups! Mauvais jeu de mot). Ça fait du bien!
Même si à la base ce jeu pourrait être pensé pour un public adolescent, il est vraiment
accessible pour tout le monde. J’ai vraiment apprécié du haut de mes 42 ans.
Ce jeu n’est effectivement pas pour les rageux du moindre détail.
Les avis sont majoritairement négatifs, voir même très (trop) critiques. Car oui le jeu a des
défauts, et même certains vraiment pénibles. Mais manette en main, çà m’a beaucoup plu et
c’est bien là le principal.
Donc si vous êtes comme moi bon public, que vous êtes prêts à oublier certains défauts et si le plaisir manette en main est votre priorité, alors je vous conseille fortement de laisser sa
chance à la narration et de vivre cette fabuleuse et magique aventure.
Si à l’inverse vous êtes critique du moindre détail, passez votre chemin, ce jeu n’est pas une vitrine technologique pour la next gen ? Ne vous attendez pas à un Horizon ou God of War.
Mon gros coup de coeur est dans la logique des éléments proposés:
Vous voulez apprendre des sorts, il faudra lire. Apprendre en lisant différents livres que vous
trouverez sur votre route dans les maisons, châteaux et bibliothèques. Logique !
Vous voulez développer vos pouvoirs, il vous suffira de les utiliser. Et plus vous apprendrez à les utiliser (via des défis à activer dans le menu), plus les sorts se développeront. Logique !
Vous voulez attraper un chat il faudra avancer doucement et ne pas l’effrayer.
Vous sortez votre smartphone, tout le monde là bas est ébahi ! Les enfants vous demandent
des photos de l’extérieur justifiant le mode photo du jeu.
J’ai adoré cela ! Le soucis du détail. Tout n’est pas parfait bien entendu. Mais j’aime
énormément ces petits détails qui optimisent mon immersion.
Le soucis du jeu est simple : un énoooOOOooorme problème de rythme. Je vais être clair : je n’ai jamais vu çà. Et je vais être clair : je ne comprends pas qu’un patch ne soit pas encore sorti.
Je vous explique : il y a 2 types de gameplay distincts dans ce jeu.
Les phases d’exploration : dynamiques, rapides, sublimes, agréables et qui vous permettent même de vous transporter d’un endroit à un autre en 1 seconde ! Et c’est important de le préciser.
Puis les phases narratives ! Aïe ! C’est long… c’est lent… Vous croisez un PNJ, il vous bien
vous positionnez pas trop prêt pas trop loin pour lancer le dialogue en appuyant sur
TRIANGLE. Mais ce n’est pas tout, cela lance un écran noir de 1 à 2 secondes… pour
seulement ensuite voir une « cinématique » qui utilise le moteur de jeu donc pourquoi ne pas lancer le dialogue dans la phase de gameplay ?? mais non… le personnage parle via une pseudo cinématique et une fois son discours finit, petit blanc… puis Frey parle… puis petit blanc… et le PNJ parle. Et ce n’est pas tout : à la fin de l’échange…
Ecran noir de 1 à 2 secondes !!! et là vous retrouvez Frey… VOUS NE POUVEZ PAS BOUGER pendant quelques secondes !!! et enfin vous retournez au Gameplay.
Il vous arrivera également parfois de devoir suivre un personnage… c’est looooo g et vous sentez que le PNJ suit une ligne droite jusqu’à l’objectif…. A l’ancienne!
Je n’ai pas les mots… Comment peut on se téléporter d’un bout à l’autre de la map et mettre 15 secondes pour dire bonjour à un PNJ ! C’est tout sauf Next Gen… ça fait vieillot… et je peux comprendre la déception de certains.
Faut il pour cela sacrifier le jeu ? Faut il pour cela parler d’une purge et d’un mauvais jeu ? Je vous le dit en un mot : NON ! Mais ce n’est que mon point de vue subjectif. Le plaisir de
l’histoire et les phases dynamiques en open-world m’ont permis de contrebalancer cela et… manette en main… je prenais beaucoup de plaisir et c’est pour moi le principal.
Il faut compter 20h pour finir Forspoken (j’ai pourtant fouillé pas mal la Map et effectué
nombre de quêtes annexes que j’ai trouvées fort sympathiques). Les 2 premières heures sont terriblement hachées car à 90% en phase narrative avec tous ces temps de chargement. Mais écoutez mon conseil : passer ce cap, l’aventure s’ouvre à vous et la magie opérera. D’autant plus qu’en phase open world, le bouton rond vous permet d’avancer à vitesse folle, et même de grimper les murs et différentes falaises rendant l’exploration fun, rapide et agréable.
Au niveau graphismes c’est décevant pour de la NextGen quand on lance le jeu, puis… la
Direction Artistique fait son effet et je me suis surpris à fait de multiples captures d’écran
tellement certains plans sont magnifiques (voir les différentes photos du test). Soyons
honnêtes on nous avait vendu du rêve et ça pique un peu aux yeux ! Le mode 60fps rend le jeu moche et j’ai eu la chance de pouvoir activer le VRR sur mon téléviseur me permettant de choisir le niveau de qualité intermédiaire et donc de jouer en belle qualité avec un framerate aux alentours de 45fps.
Vivement la PS5 Pro qui, je l’espère, permettra ENFIN le 4K 60fps qui, j’en suis persuadé,
offrira une deuxième jeunesse au jeu. Il est à noter que la version PC que nous avons
également testée est encore plus belle. Nous sommes parvenus à monter à 110fps et
c’était…magique !
Je ne suis pas du genre à être marqué par la musique dans les jeux mais j’ai vraiment apprécié les différentes musiques de Forspoken. Je me suis surpris à fredonner quelques airs… mais je pense que c’est surtout car le thème principal est très très souvent utilisé donc à force on l’a en tête.
Il y a des thèmes médiévaux, une ambiance théâtrale mais aussi des thèmes plus mélancoliques qui passent parfaitement bien en fond d’oreille. J’ai fait l’intégralité du jeu au casque et c’était agréable.
Gros bémol qui m’a frustré : il n’y a pas de New Game + enfin… c’est ce que je croyais.
Mais Thibault du site State of Gaming m’a informé qu’une fois le jeu fini, il vous suffit de
simplement de cliquer sur CONTINUER pour retrouver le monde d’Athia et de pouvoir terminer l’ensemble des quêtes annexes.
C’est fou ! J’ai fait des tonnes de quêtes, j’ai développé pas mal de pouvoir et équipements,
mais je me disais « je verrai ça plus tard » et d’un coup le jeu vous entraîne vers son final sans vraiment vous y préparer. Une fois le jeu fini j’avais vraiment envie de pouvoir continuer à explorer ce monde et… ce n’est pas possible ! J’espère vraiment une mise à jour car c’est vraiment dommage.
N’hésitez pas à fouiller toute la map, vous allez penser que vous reviendrez plus tard mais
non, à chaque chapitre sa nouvelle map et vous ne reviendrez jamais. La Map semble
ENORME ! Mais très honnêtement le jeu est relativement court donc faites vous vraiment
plaisir, laissez place à l’exploration ! Les quêtes annexes sont vraiment intéressantes,
surprenantes, vous proposant même souvent des boss démesurés. C’est vraiment bon !
POINTS FORTS / POINTS FAIBLES
POINTS FORTS:
La dichotomie, c’est-à-dire la véritable opposition entrer les 2 monde set les 2 époques.
Les petits détails qui rendent l’ensemble cohérent, original et intéressant.
Les déplacements dans l’open world qui propose une véritable fraîcheur au niveau de la rapidité et du dynamisme.
POINTS FAIBLES:
Le rythme haché à l’ancienne.
Les loooongues explications hachées à la toute fin: on passe une quinzaine d’heures à avancer sereinement et c’est vraiment bien, puis d’un coups la fin est expédiée avec des toooooonnes de souvenirs à écouter le long d’un loooooong chemin… On sent qu’ils avaient prévu mieux, plus grand, plus long, mais… qu’ils n’ont pas eu le temps.
CONCLUSION
Pour résumer, j’ai vraiment beaucoup aimé Forspoken. Il est émouvant, dynamique, marrant, agréable mais surtout original et MAGIQUE !
C’est vraiment tout ce que j’aime.
L’idée de départ est excellente et j’ai véritablement aimé le Lore, la Direction Artistique et les différents personnages.
Je rêve vraiment d’un Remaster… d’une véritable version 4K 60fps ou même d’une suite qui serait enfin à la hauteur de la promesse de départ.
Ahlala ce chapitre 10!!! Beaucoup de revirements de situation qui ont su me surprendre et me donner envie de prolonger l’expérience. J’ai adoré!
Comme vous l’aurez compris je vousconseille fortement Forspoken qui malgré ces défauts et une véritable bonne idée.
Si j’avais écouté les critiques je ne l’aurais jamais fait… et je serai passé à côté de cette belleaventure. Donc si notre Test vous mets de petites étoiles dans les yeux… vous savez ce qu’il vous reste à faire.
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