3 900 chez IBM, 12 000 chez Alphabet (Google), 10 000 chez Microsoft, 18 000 chez Amazon, 11 000 chez Meta, 3 700 chez Twitter, la liste des licenciements dans le secteur de la tech ne fait que s’allonger au fil des mois.
(Source : Layoffs.fyi)
Mais à l’heure où ces sociétés annoncent avoir fait d’excellents résultats, et que la faillite ne semble pas frapper à leur porte, pourquoi ces entreprises (la liste n’est pas exhaustive) licencie-t-elle une partie de leurs employés, jugés pourtant performants ?
Tout d’abord, il faut avoir en tête que le secteur des nouvelles technologies a recruté énormément de personnes pendant la période du pré-Covid, pensant que l’accélération du marché, et la croissance démesurée des revenus, seraient permanentes. Ce qui n’en a pas été.
Le décor étant installé, et les perspectives n’étant pas franchement optimistes, les entreprises, dont le niveau d’augmentation des revenus visée est aux alentours de 20 à 30 % par an, scrutent le revenu par employé. Ayant embauché beaucoup de personnel pendant la pandémie, ce niveau baisse mécaniquement.
Alors bien évidemment, elle dispose d’une réserve financière de plusieurs dizaines, voir centaines, de milliards de dollars, mais comme l’indique Michael Cusumano, vice-doyen de la MIT Sloan School of Management, « lorsqu’un investisseur lit des états de résultats, les réserves qu’il a à disposition ne sont pas ce à quoi il pense ».
Une société comme Microsoft devrait avoir entre 300 000 $ et 500 000 $ de revenus par employés, mais passé sous ce seuil, les investisseurs commencent à s’inquiéter d’un trop grand effectif. C’est à ce moment qu’intervient une idée selon laquelle une baisse des effectifs apporterait une baisse des couts de l’entreprise. Cependant, cette théorie n’a jamais été prouvée de manière probante, et peu de cas existent.
Les licenciements tuent littéralement les gens – en augmentant le risque qu’une personne meure par suicide et en augmentant le stress, tant chez les personnes licenciées que chez celles qui restent. Les mises à pied peuvent également réduire la productivité de ceux qui conservent leur emploi.
Jeffrey Pfeffer, professeur à la Stanford Graduate School of Business.
Alors, pourquoi licencier me demanderiez-vous ? Je reprendrai alors une phrase de M. Pfeffer : « Les gens font tout le temps toutes sortes de choses stupides, je ne sais pas pourquoi vous vous attendriez à ce que les managers soient différents ».
Source : The Verge
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